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Mes ancêtres d'Auriol (13) 1ère partie

Les documents de famille, coté paternel, sont muets en ce qui concerne les frères et soeurs de Pierre Désiré Ravel, restés au pays, lorsqu'en 1867 celui-ci quitte Auriol, la terre de ses ancêtres. Le seul fait rapporté par son fils Lazare est son retour au pays, en janvier 1885, pour toucher le maigre héritage de l'oncle "Pétugon", l'un des nombreux frères de son père Pierre Ravel et de son beau père François Toussaint Ravel (1) .

Cependant le livre de Sirius Ravel "Les enfants de la balle"ou Histoire d'un théâtre ambulant, inspiré certainement de ce que l'on racontait dans la famille, révèle quelques informations sur le passé auriolais de nos ancêtres. En effet, si dans cette histoire, le directeur du théâtre se nomme Levar (Ravel à l'envers), il s'agit bien de Pierre Désire Ravel directeur du théâtre Ravel. Et l'histoire qui nous est rapportée est bien celle du théâtre Ravel contée à travers des anecdoctes les plus marquantes.

Ainsi, laissons parler le grand-père Levar (Ravel) :

"Oui, je n'ai pas toujours été comédien. Je suis né à Auriol dans les Bouches-du-Rhône, en mars 1839 (en fait le 10 mai). Mon père exploitait au Pont-de-Jous (Joux), entre Auriol et Roquevaire, une pauvre petite carrière de plâtre. Nous habitions tout près de là, au sein d'un boqueteau, une vieille masure pleine de marmaille et tout ce qui avait la force de tenir un outil travaillait pour gagner sa vie.

Le bois, la colline étaient pleins de ces plantes de giroflées sauvages qu'on appelle là-bas des "garanniers" ; c'est pour cette raison qu'on avait baptisé la maison "La Garanne". A la longue, notre Garanne avait fini par donner son nom au quartier.

Comme chez les pauvres bougres, l'été ça allait toujours. On s'en tirait avec de grandes marmites de soupe, de salade sauvage, des champignons. Pour le vêtement nul d'entre nous n'était difficile ; une chemise, un pantalon, c'était tout. Mais, par exemple, les hivers étaient rudes...Nous étions trop à vivre sur le "gis" (le gis en provençal c'est le plâtre). Et quand on parlait de pauvres gens qui se donnaient pourtant bien du mal pour joindre les deux bouts, on citait les "gipiers".

Dans les familles, vous avez des enfants qui viennent au monde avec des oreilles semblables, des fois aussi des yeux, des cheveux qui sont chez tous de la même couleur. Chez nous, c'était le nez. Tous les rejetons du pauvre papa Levar arboraient au milieu de la figure un nez épaté troué de narines largement ouvertes, presque des naseaux. Aussi, quand l'un de nous faisait un mauvais tour, on disait dans le village :

- A son nez, ça doit être un de la Garanne.

Ce sacré nez nous a trahi bien des fois."

(1) Comme cela se pratiquait dans le passé, au décés de Pierre Ravel, son frère François Toussaint a épousé sa belle soeur (Marie Anne Estienne) recueillant les 7 enfants de son frère. Ensuite 3 enfants sont nés de cette seconde union de Marie Anne Estienne.

J'invite, ceux qui souhaitent découvrir le passé de ce village provençal, à parcourir les nombreux articles remarquables du blog http://histoire-patrimoine-hm.skyrock.com/20.html.

D'après le cadastre napoléonien d'Auriol (1830), Antoine Toussaint Ravel (1768-1839) possédait sur la commune d'Auriol, aux lieux dits "les Gypières" et la "Rouveirolle", plusieurs parcelles dont une aux "Gypières" (n° 94 du plan section G Joux et Bassan) porte une maison et un moulin à plâtre. En 1841, après son décès, ces parcelles passent au nom de sa veuve, Marie Anne Long. Ensuite, en 1856, ces biens passent aux noms de trois de leurs enfants : Alexandre, François Toussaint et Marie Rose (épouse Bonifay).

Nota : Il serait très instructif de retrouver le ou les actes de donation qui devraient nous éclairer sur le partage de biens effectué entre tous les enfants du couple, car : Pierre, Catherine Anne, Michel, jean Louis et Hypolite Augustin, leurs autres enfants, n'apparaissent pas sur le folio du cadatre.

Il semble que ce soit Alexandre Ravel (1798-1882) qui ait développé l'entreprise Ravel de fabrication de plâtre. En effet, sur son compte au cadastre de 1830, il apparait comme "fabriquant de plâtre" à Joux. En sus des biens hérités de ses père et mère aux "Gypières" (moulin à plâtre) et à la "Rouveirolle", il est fait mention au lieu dit "Pigautier", d'un moulin et d'une maison fabrique de plâtre (entrés en sa possession respectivement en 1848 et 1854).

Ensuite, toujours d'après le cadastre, cette activité a été reprise par ses fils : Louis et Marius Bernard Ravel. Puis ce sont Vincent Baptiste et Toussaint Jean Baptiste, les deux fils de Louis Ravel qui sont à la tête de l'exploitation qui porte alors le nom de "Usine Ravel Frères". Le cadastre mentionne alors un four à plâtre à "Pigautier" ainsi qu'aux "Gypières", quatre fours à ciment à la "Rouveirolle", une usine à ciment à "Font Salade".

J'ai relevé sur le blog de Histoire-Patrimoine auriolais : http://histoire-patrimoine-hm.skyrock.com/20.html que :

Dans le vallon d'Auriol existait un moulin à ciment au début du XXe siècle (archives municipales, Auriol en Provence t.II)
Les anciens d'Auriol se souviennent de ce moulin à ciment appartenant encore à la même famille RAVEL (Ferdinand RAVEL est cité par ces Auriolais). Un moulin à ciment s'est ajouté au moulin à plâtre. Après la guerre de 14-18, la Société Anonyme des Plâtrières du Vaucluse acquiert l'ensemble des cimenteries de la région mais la famille RAVEL reste gérante de l'exploitation.
Dans les ruines se trouvent les restes des installations utilisées pour moudre le ciment. L'usine est encore signalée avant la dernière guerre. L'usine RAVEL Frères commercialisait des plâtres (Blanc fin, Blanc ordinaire, gris et rouge, des ciments Valentine et Roquefort, de la Chaux hydraulique). Elle faisait partie des cimenteries de la vallée de l'Huveaune, troisième centre de production du département des Bouches-du-Rhône.

En fait, notre ancêtre Pierre Ravel, le père de Pierre Désiré, sans en être le propriétaire, devait travailler à la fabrique de plâtre et de ciment familiale, comme la plupart des membres "qui avaient la force de tenir un outil", pour reprendre les termes utilisés par Sirius Ravel.

Une page de ce blog est intitulée "les Ravel d'Auriol famille de plâtriers", montre la place tenue par le métier de plâtrier dans la famille Ravel.. 

(A suivre)

 

Tag(s) : #généalogie
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